La saison de ski alpin féminine débute le 22 octobre 2022 lors du traditionnel géant d’ouverture à Soelden. La bataille fera rage pour aller chercher la tenante du titre et quadruple lauréate du gros globe, Mikaela Shiffrin. Derrière elle évidemment sa rivale la plus féroce des dernières années, la Slovaque Petra Vlhova qui l’a dominé sur les disciplines techniques la saison dernière. Il faudra aussi compter côté italien avec Federica Brignone.

Avant d’aborder la présentation des athlètes en lice pour remporter la boule de cristal cette année, un rappel sur les disciplines du ski alpin.

Descente 

La descente est la plus vieille discipline sportive du ski alpin et est surnommée aujourd'hui la « discipline reine ». C'est la discipline la plus rapide et ses parcours sont les plus longs des épreuves de ski alpin.

Super-G

Avec la descente, le Super-G (abréviation de l’anglais "Super Giant Slalom", super slalom géant) est une des deux épreuves de vitesse. On skie généralement sur la même piste que la descente, mais on y ajoute plus de courbes et de portes. Le parcours est tout aussi difficile mais moins rapide. C’est un compromis entre descente et géant.

Slalom géant

Première discipline technique, c’est une épreuve qui se déroule en deux manches durant laquelle les athlètes enchaînent des passages de portes plus ou moins régulières.
A l'issue de la première manche, seuls les 30 premiers sont qualifiés (au temps), ils conservent leur temps au départ de la deuxième manche, dont le tracé est modifié entre temps, et l’addition des deux manches donne le vainqueur final.
Partir dans les premiers pour la deuxième manche peut être un avantage en cas de conditions climatiques changeantes, ou une piste dont la neige à du mal à tenir.
Pour ce facteur, il faut idéalement avoir beaucoup de coureurs intercalés entre sa position et la première place, avec le moins de temps possible.

Slalom (aussi appelé "slalom spécial")

C’est l’épreuve la plus technique du Ski Alpin. Les portes sont des piquets, ces derniers sont souples de telle manière à ce que les skieurs puissent frapper dedans avec leurs bâtons, ou avec leur protège tibias. C’est une discipline où la coordination et une bonne réflexologie est importante.
Le slalom se déroule également en deux manches.
A l'issue de la première manche, seuls les 30 premiers sont qualifiés (au temps), ils conservent leur temps au départ de la deuxième manche, dont le tracé est modifié entre temps, et l’addition des deux manches donne le vainqueur final.
Partir dans les premiers pour la deuxième manche peut être un avantage en cas de conditions climatiques changeantes, ou une piste dont la neige à du mal à tenir.
Pour ce facteur, il faut idéalement avoir beaucoup de coureurs intercalés entre sa position et la première place, avec le moins de temps possible.

Super-combiné (aussi appelé combiné)

Cette épreuve mélange une épreuve de slalom et une descente, elle récompense les skieurs les plus polyvalents, mais est également très décriée par les spécialités de la vitesse qui sont désavantagées vis-à-vis des spécialistes du slalom. 

Calendrier

Cette année, le calendrier est plus propice aux descendeuses, qu’aux techniciennes.

En effet, 42 épreuves sont prévues de telle sorte :

• 11 épreuves de descente

• 9 épreuves de super-G

• 10 épreuves de slalom géant

• 11 épreuves de slalom

• 2 épreuves de parallèle dont 1 par équipe (mixte).

L’année dernière déjà le calendrier avait été complètement rééquilibrer par la FIS avec 9 épreuves dans chaque discplines, un véritable changement si l’on compare avec la saison 2018-2019 par exemple où le découpage était le suivant :

• 9 épreuves de descente

• 8 épreuves de super-G

• 8 épreuves de slalom géant

• 12 épreuves de slalom 

• 2 épreuves de combiné.

Shiffrin pour un record ?

Avec 1500 points la saison dernière et près de 200 d’avance sur sa plus féroce rivale, Petra Vlhova, Mikaela Shiffrin a montré qu’elle n’était pas encore prête pour la retraite. Après deux saisons compliquées marquées par le décès de son père et entraîneur, l’américaine est revenue plus forte que jamais la saison passée et compte bien aller décrocher un cinquième globe de cristal et ainsi venir égaler le record de Annemarie Moser-Proell.

Victorieuse d’aucun classement de spécialité la saison passé, Shiffrin aura fort à faire cette année dans toutes les disciplines tellement le niveau est élevé.
En Slalom tout d’abord sa discipline reine, talonnée depuis plusieurs saisons par Petra Vlhova, elle fait désormais course derrière la Slovaque qui la saison passée lui a collé près de 270 points. C’est également avec des nouvelles arrivantes qu’il faudra batailler cette saison, des filles comme Lena Duerr, Katharina Liensberger ou encore l’éternelle Wendy Holdener qui chasse toujours une première victoire en coupe du monde.

Attention également à Michelle Gisin diminuée fortement une grosse première partie de saison dû à une mucoviscidose contractée juste avant le début de la saison 2021.

Du côté du Slalom Géant, la tâche s’annonce tout aussi ardue pour l’américaine. Seulement troisième derrière la française Tessa Worley et la Suédoise, surprise, Sarah Hector, Shiffrin a également compté sur des italiennes nettement en retrait avec Bassino et Brignonne que l’on attendait à un meilleur niveau. Vlhova a quant à elle montré de très beaux progrès sur cette discipline, faisant quasiment jeu égal avec l’américaine. On pourra également compter sur la Néo Zélandaise, Alice Robinson, qui avait déjà marqué la piste de sa trace si particulière. Sans oublier la plus expérimentée Raghnild Mowinckel auteure d’une très belle deuxième partie de saison lui permettant de se hisser à la cinquième place du général. Michelle Gisin toujours présente sur ce classement bien que légèrement en retrait pour la raison évoquée plus tôt.

Côté Super-G, discipline de vitesse qui réussit bien à Shiffrin, c’est face à l’armée Italienne qu’il faudra batailler, avec Brignonne, Goggia, Curtoni qui semblent tenir cette discipline d’une main de fer. Derrière, des filles comme Lara Gut, auteure d’un exceptionnel retour la saison dernière après quelques années compliquées. Même chose avec Raghnild Mowinckel dans sa discipline phare. Plus loin, l’armada suisse et autrichien sera en chasse de la moindre ouverture.

Enfin, sur la descente Shiffrin vient d’annoncé que son plan sur la saison n’était clairement pas de prioriser la discipline de vitesse. Elle n’a pas réalisé d’entraînements spécifiques sur l’inter saison, seulement quelques prise de repères en vu des Super-G sur lesquels elles comptent s’aligner plus que le saison précédente.
Une nouvelle intéressante, même si elle n’a pas vraiment d’adversaire directe liée à cette discpline.

Il apparaît assez évident que Shiffrin ne revient pas une nouvelle fois sur le circuit de la coupe du monde pour aller accrocher des places d’honneur et ne pas viser le gros globe. Néanmoins, elle n’a peut être plus la marque qu’elle a pu avoir ces dernières saisons et on voit bien que même sur ses disciplines de prédiléction, elle peut être mise en difficulté par des filles très complète, ou spécialiste.

Vlhova première menace ? 

A 27 ans, la Slovaque a déjà marqué l’histoire du ski en devenant la première athlète Slovaque à être championne Olympique, elle est également en possession d’un gros globe de cristal. 

Véritablement une menace et une protagoniste sur le général depuis la saison 2019 elle ne cesse de monter en puissance de saison en saison. Pure technicienne, la Slovaque montre néanmoins un nouveau visage intéressant sur les discplines de vitesse en apparaîssant de plus en plus régulièrement sur les départs des Super-G et Descentes. Le tournant pour Petra a été la saison 2021 au cours de laquelle cette dernière a vraiment saisie sa chance pour le général. A la lutte tout au long de la saison avec Lara Gut, cette dernière a bien compris tout l’importance de s’aligner sur les discplines de vitesse (13ème en Descente et 8ème en Super-G), ces précieux points lui ont permis de faire la petite différence de 110 points avec la suissese Lara Gut. 

Vlhova est donnée assez logiquement en tant que deuxième favorite cette anéne pour aller décrocher le gros globe. C’est une cote tout à fait normal mais qui va assez largement dépendre de sa forme, elle qui n’hésite pas à faire des impasses. 

Qui pour aller embêter les deux leaders ?

Juste derrière les 2 monstres, on retrouve Sofia Goggia la tête brulée du circuit. Largement devant toutes ses adversaires en descente, Goggia va cette année pouvoir peut être profiter du calendrier à l’avantage des filles spécialistes de la vitesse. Néanmoins, Goggia ne prennant par à aucun slalom soit cette année 11 courses, donc un peu plus du quart des points à aller chercher, et vu son niveau encore trop limite en géant pour aller chercher d’importants points j’ai du mal à la mettre sur le podium du général. Même si cette dernière venait à remporté une majoritée de descentes, disons 7 sur les 11, et terminait placée sur les 4 autres, je ne vois pas comment, avec le style de ski qu’elle possède elle échapperai à la sortie de piste, ou pire à la blessure. 

Deuxième outsider donnée par les bookmakers, la Suissese Lara Gut auteure d’un superbe retour il y a maintenant 2 saisons, venant jouer quasiment jusqu’à la dernière course le gros globe avec Petra sera une nouvelle fois cette saison aux avants postes. Malgré une carrière remplie de blessures et de coups d’arrêt, elle a construit l’un des plus beaux palmarès du ski alpin féminin avec plus de 300 départs sur la Coupe du Monde pour quasiment un tiers de podiums. Le fait le plus marquant de sa carrière reste certaiement sa victoire au général sur la saison 2015-2016. Scénario peu réaliste cette année je pense car il lui faudrait certaiement aller décrocher un petit globe en Super-G, sa spécialité, là où l’on compte seulement 9 courses cette année. Côté descente je ne serai pas surpris de la voir dans les meilleures si elle fait du général un objectif. 

Troisième et plus sérieuse prétendante à mon sens c’est Michelle Gisin. A 28 ans, après une saison marquée par une mononucléose en fin d’été 2021, et juste avant du COVID, son début de saison de 2021 a été compliquée pour celle qui pourtant s’avancait à mon sens comme une sérieuse prétendante. La double championne olympique de 2018 et 2022 sur les combiné Alpin est certainement la skieuse la plus polyvalente du circuit à l’heure actuelle avec Mikaela Shiffrin. Déjà troisième de la saison 2020-2021 grâce à des solides résultats dans les discplines technique, mais aussi en vitesse où elle prend la 11ème place en descente, et la 11ème en Super-G, le tout avec 1291 points.

En 2022 elle parvient avec une préparation plus que tronquée à terminé quatrième avec 1100 points, sa forme revient progressivement après avoir été clouée au lit près de 3 semaines. Elle remonte également sur ses premiers podiums de la saison sur trois discplines (Slalom, Super-G et Géant). Mais elle est toujours sous l’emprise de la maladie et d’une récupération compliquée entre les courses. 

Gisin a pour moi toutes les cartes en main pour aller jouer les arbitres sur la lutte au général face à Vlhova et Shiffrin. Elle est, avec Shiffrin pour moi la seule athlète pouvant aller remporter une épreuve dans les 4 discplines. Régulièrement sur le podium des descentes, et plus généralement dans les 10, encore plus à l’aise en Super-G c’est surtout une fine technicienne symbole de régularité et de polyvalence.

Derrière enfin l’italienne Federica Brignonne pourrait jouer des coudes, mais avec une absence presque totale en slalom, c’est un point noir encore plus pénalisant que Goggia. Brignonne néanmoin a de quoi faire mieux que sa troisième place de la saison dernière. Très décevante en géant, et irruglière elle n’a fait que cinquième du petit classement, et 15ème en descente elle qui avait déjà pris (sur une saison tronquée) une troisième place en 2020 en descente, et une première place en géant. 


Derrière le reste des filles en nettement un cran en dessous, même si il ne serait pas logique de pas parler de Ragnhild Mowinckel qui devrait une nouvelle fois traîner autour des 1000 points. Hector si la domination en géant est aussi nette, et qu’elle réussit à s’aligner un peut en Super-G par exemple pourrait réitérer sa septième place. Marta Bassino en retrait la saison dernière peut également faire quelque chose car elle a des vrais capacitées en descente, son gabarit est néanmoins trop pénalisant. Attention plutôt sur le Super-G et surtout le Géant.
Enfin, l’éternelle deuxième en slalom, Wendy Holdener est une des rares à s’aligner sur toutes les discplines, même si sa présence en vitesse en plus anecdotique. 

Mon pronostic

Avec Mikaela Shiffrin qui démarre la saison avec une première impasse sur les deux premières épreuves de vitesse, une Petra Vlhova finalement plus aussi dangereuse et une Goggia qui peut, à tout moment, connaître une mauvaise chute le pari Michelle Gisin remporte le général me semble complètement jouabel. 

Diminuée elle réussit brillamment la saison dernière à se hisser au quatrième rang mondial, pas si loin des filles devant elle. Sa polyvalence est notable capable de remporter une course dans chacun des discplines.
C’est pour moi une très belle occasion pour elle que d’aller mettre la pression cette année sur les 2 favorites, et profiter des impasses déjà annoncées pour l’une comme l’autre

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