Deuxième course à Nove Mesto avec le sprint féminin qui s’annonce particulièrement ouvert après les mondiaux d’Oberhof. Tout l’inverse à priori de la course masculine qui a été écrasée par Johannes ...
L'analyse
La saison 2020/21 a été marquée par la victoire au général par le français Alexis Pinturault, première victoire française depuis 1997 et le sacre de Luc Alphand.
La saison de ski alpin 2021/2022 sera cette année marquée par les Jeux Olympiques de Pékin qui auront lieu du 4 au 20 février 2022.
Alexis Pinturault a été excellent dans toutes les disciplines, et s’est adjugé la plus belle des récompenses. Il faut dire qu’il a eu certain avantage, du moins il a su profiter du calendrier qui était particulièrement déséquilibré avec 22 épreuves dites techniques (Slalom et Géant) contre seulement 13 épreuves de vitesse. De quoi énerver logiquement les spécialistes des disciplines de vitesse.
Cette saison, comme chez les dames les cartes sont complètement rebattues et et on comptera au total chez les hommes :
11 descentes
7 Super-G
8 Slaloms géants
10 slaloms
Nous offrant un total de 18 épreuves de vitesse, et 18 épreuves techniques.
Depuis le départ du monstre Marcel Hirscher il y a maintenant 2 saisons, la porte est complètement ouverte et les 2 premiers à avoir profiter de l’occasion sont Alexandr Aamold Kilde et Alexis Pinturault. Il faut rappeler qu’il y a 2 saisons, Pinturault s’est vu battre suite à une annulation de calendrier profitant au Norvégien Kilde. La saison dernière, Pinturault était tout simplement injouable tellement il a sû être constant dans de nombreuses disciplines et cette année je pense qu’on pourrait avoir de grosses surprises dans ce top 5.
Qui pour succéder à Alexis Pinturault ?
J'avais déjà mis une belle mise sur la victoire d’Alexis Pinturault sur le général, vous pouvez d’ailleurs retrouver ma preview de la précédente saison ici.
Cette année, à l’image des dames, aucun favori ne se dégage tellement le niveau est homogène, tour d’horizon des principaux favoris au gros globe cette saison.
Alexis Pinturault
Vaincu (injustement?) En 2020, Pinturault s’est enfin adjugé la saison dernière son gros globe, et sur cette saison 2021 il a également marquer un peu plus l’histoire du ski en devenant le premier skieur à remporter une course dans les 7 disciplines que compte le ski alpin. Longtemps sur les talons de Marcel Hirscher sur les disciplines techniques, avec un certain Henrik Kristoffersen, qu’on a d’ailleurs désigné comme danger numéro 1 pour la l’ère post-Hirscher, il s’est enfin fait sa place au plus haut niveau. Dans une interview donnée début Octobre, Pinturault s’est dit prêt à assumer son statut de favori pour cette saison. “J’ai eu la chance de ramener trois médailles aux Jeux Olympiques (bronze en 2014 et 2018 en géant, argent en combiné en 2018), le seul métal qui me reste à aller chercher c’est l’or, ce sera automatiquement un bel objectif pour moi”, propos d’Alexis Pinturault lors de point presse de la présentation des équipes de France.
La phrase clé qui a marqué les esprits reste surtout : "Sotchi en 2014 c’était la découverte, Pyeongchang en 2018 je faisais partie des favoris, là je rentre dans la peau d’un grand favori et je me sens prêt.”
A 30 ans il s’avance comme le principal favori à sa propre succession, bien que “prêt” le savoyard de Courchevel a quand même connu une sérieuse alerte avec une déchirure au quadriceps de la cuisse droite en fin d’été, ce qui lui a valu 15 jours de repos. Il est resté en retrait en super-G cette année, ne s’alignant qu’à 4 reprises et ne réalisant qu’une septième place comme meilleur résultat, il a montré par le passé qu’il était capable d’aller chercher de gros points, comptant une victoire et de nombreux top 10 au fil des saisons. En slalom, Pinturault a eu la très mauvaise manie de se retenir en seconde manche l’année passée en slalom. Il ne s’est finalement que classé septième du classement de la spécialité avec 400 points. Le géant reste sa discipline de choix, dans laquelle il a une nouvelle fois excellée la saison passé en s’attribuant le petit globe de spécialité.
Le point de tension pour Pinturault sera la descente, il ne compte que 4 participations en coupe du monde dans cette discipline, et n’a jamais été étincelant dans cette discipline. Avec 11 descentes cette saison, et seulement 7 super-G il y a un déséquilibre très intéressant qui donne un net avantage aux “gros” du circuit.
Marco Odermatt
Dauphin d’Alexis Pinturault, à seulement 23 ans, Marco Odermatt n’était pas loin de créer la sensation la saison passée. Le Nidwaldien est certainement le skieur le plus complet du circuit derrière le français. Passant de 400 points en 2020, à quasiment 1200 points la saison dernière, il a tout simplement connu la progression la plus importante depuis quelques années. Particulièrement à l’aise en Super-G et en Géant, Odermatt a également commencé à prendre de sérieuses marques en descente. Il n’a fait qu’améliorer ses résultats dans cette discipline, commençant la saison 2020/2021 avec une 12ème place à Bormio, le Suisse à ensuite enchaîner avec une dixième place notable sur la mythique Streif de Kitzbühel, puis une huitième place à Garmisch avant de terminer sa saison en apothéose avec une excellente cinquième place à Saalbach. Déjà l’année passée je parlais du fort potentiel du Suisse à aller s’accrocher pour la gagne du général. Il reste un gros problème au Suisse, qui sera très compliqué à palier, c’est son absence totale en slalom, discipline sur laquelle il ne s’est jamais aligné en coupe du monde, et sur où l’engagement est plus compliqué que pour Pinturault en descente. Selon plusieurs membres de staff Helvète, Odermatt serait en capacité de s’aligner en slalom, ce qui ne m’étonnerait pas et ne serait pas illogique quand on regarde un peu ses résultats en combiné sur cette discipline. Exemple avec une de ses apparitions en 2019, où il avait concédé 1 seconde 64 à Alexis Pinturault sur un parcours de seulement 46 secondes, et plus simple que lors d’un slalom de coupe du monde.
Il est exactement dans la même situation que Pinturault, mais cette fois-ci avec le slalom. Alors que Pinturault sera désavantagé assez nettement avec 11 descentes pour 7 super-G, le suisse lui devra se débrouiller avec 8 géants, et 10 slaloms. La différence majeure reste que Pinturault pourra, sans aucun doute marquer des points en descente, là où Odermatt sera nettement plus dans l’inconnu.
Aleksander Aamodt Kilde
Vainqueur du gros globe 2020, et grand absent de la saison 2021 suite à une lourde chute, il était pourtant finalement peut-être le mieux placé pour cette saison. Le viking norvégien n’a pas non plus été aidé en cette fin de préparation pour la reprise hivernale, car il ne sait toujours pas s'il sera réellement à 100% sur Soelden. En effet, il a dû sauter les derniers jours d’entraînement à cause d’une grippe, et Kilde bien qu’il soit désormais dans la sélection Norvégienne, ne devrait pas être dans la meilleure position.
Kilde est évidemment un sérieux candidat au gros globe, et pour sûr au podium, lui qui s’aligne sur les descentes, super-G et géants. Je me mouille ici, mais je pense que Kilde ne sera pas sur le podium du général cette saison, un avis que je partage avec @Romain .
Kilde sera certainement plus le gars d’un jour, qu’on verra beaucoup sur les JO et sur les courses mythiques des grands rendez-vous.
Henrik Kristoffersen
Un autre Norvégien qui a longtemps été, à l’image d’Alexis Pinturault, dans l’ombre du monstre Marcel Hirscher, Kristoffersen a connu depuis 2016 le podium du général à chaque saison. Deux fois second, trois fois troisième, il s’est toujours imposé sur les disciplines techniques comme l’un des meilleurs techniciens. Kristoffersen est un gars qui travaille dur, et qui par trois fois remporté des petits globes de spécialités (slalom x2 Géant x1). L’année passée il a connu une saison très compliquée au cours de laquelle il a fait un gros bond en arrière, retournant à un niveau de performance de ses débuts en 2014. Cette baisse de régime ne s’explique pas vraiment, et très peu d’infos fuient de sa cellule personnelle mise en place depuis quelques saisons déjà , qui a des avantages et des inconvénients. L’avantage d’être dans sa bulle, parfaitement isolé et pleinement concentré sur son ski, handicapant dans le sens où il ne se confronte pas, ou très peu avec les autres athlètes, là où Alexis Pinturault lui, malgré qu’il possède également sa bulle, se confronte régulièrement avec les autres français. Je pense qu’il n’était pas moins fort l’année dernière, car il a sorti des très belles courses, avec la manière. Il a tout simplement été moins régulier qu’il l’a été par le passé. Le plateau s’est également beaucoup enrichi, les arrivées de Clément Noël, Ramon Zenhaurzen ou encore Marco Schwarz n’ont pas aidé. Son début de préparation a très mal commencé cette année, avec une fracture de la cheville gauche en mai, qui l’a mis à l’arrêt pendant près de six semaines. Gros changement également pour le Novégien qui a décidé de changer de coach cet été, Jörg Roten rejoint le clan Norvégien lui qui était l’entraîneur helvète de l’équipe féminine de Slalom.
Son nouveau coach le décrit d’ailleurs :
“Henrik sait ce qu’il veut, il est très dur avec lui-même et il demande à son staff le maximum.”
Mais avec moins de disciplines techniques, et un Kristoffersen
Difficile de voir le Norvégien aller chercher un gros résultat cette saison au général, tellement il sera pénalisé par le calendrier lui qui ne s’aligne pas sur les disciplines de vitesse.
Marco Schwarz
Présent depuis maintenant cinq saisons en coupe du monde, le technicien Autrichien a rapidement fait parler de lui en montant sur ses premiers podiums à l’âge de 20 ans. Marco Schwarz arrive avec une pression importante, celle de reprendre le flambeau du montre Marcel Hirscher. Mais il lui a fallu un peu de temps pour digérer tout ça, et enfin se retrouver. C’est seulement la saison passée qu’il a véritablement passé un cap, passant de deux fois septième dans le classement de la spécialité du slalom, il remporte l’année passé le petit globe de la discipline et avec la manière, ainsi que le titre mondial du combiné et le bronze en géant.
Ses excellents résultats dans les disciplines techniques lui ont valu la troisième place du général, place qu’on aurait pronostiquée en début de saison à Kristoffersen. L'Autrichien est un des rares qui affiche clairement son objectif pour cette saison 2021, le gros globe.
"Les JO sont dans un coin de ma tête mais c'est encore loin, la lutte pour le général de la coupe du monde est plus proche."
Même problématique que pour Kristoffersen, avec ce nouveau calendrier Marco Schwarz devra être impérial dans les deux disciplines pour espérer pouvoir décrocher un potentiel globe.
LoĂŻc Meillard
Petit frère de Mélanie Meillard, Loïc a terminé quatrième la saison passée, à seulement neuf points de son homologue Schwarz. Il est un peu dans la même configuration que Schwarz, profil très technique peu aligné en Super-G là où pourtant je pense qu’il aurait de quoi se faire quelques points. Le gros globe est un objectif pour lui, confiait-il il y a peu aux médias suisses. Mais avec un calendrier qui comportera plus de descentes que de Super-G, je pense qu’il est encore un peu tôt et que le timing du changement de calendrier n’arrive pas au meilleur moment pour voir Loïc Meillard s’imposer au général.
Cela dit, je pense qu’il faudra garder un oeil sur lui cette saison, particulièrement si il commence à prendre part de manière plus assidue aux disciplines de vitesse.
Filip Zubcic
Le Croate de 28 ans a connu un bond en avant monstrueux, passant de la 60ème place en 2019, à la 15ème l’année passée, il a terminé la saison 2021 avec 764 points et la cinquième place au général. Saison marquée par d’exceptionnels résultats en géant. C’est un athlète qui s’est lancé tardivement sur le slalom, lui qui pourtant est un très bon technicien, mais il progresse vite et a montré de belles choses la saison passée. Néanmoins avec un calendrier de géant comptant seulement 8 courses, je le vois difficile aller chercher un aussi bon résultat cette année, et même si il parvient à marquer un peu plus de points en slalom il sera nettement trop pénalisé pour espérer même un top 10.
Dans cette première partie d’analyse des différents skieurs pouvant prétendre à une place au classement général, j'ai principalement parlé des hommes avec un profil technique, ceux qui ont pu briller la saison passée avec un calendrier qui leur a clairement donné un avantage, nettement plus que les spécialistes de la vitesse. Les spécialistes de la vitesse dont je vais maintenant parler, car ils auront certainement une importante carte à jour cette année, et les côtes ne sont pas vraiment bien ajustées je trouve compte tenu du rééquilibrage du calendrier.
Dominik Paris
L’Italien est certainement l’un des plus grand heureux du nouveau calendrier, lui qui a longtemps été désavantagé par le calendrier à chaque fois plus technique. Le Sud-Tyrolien débute désormais cette saison parmi les potentiels outsiders ayant réellement à mon sens sa chance. A son prime en 2019, Dominik Paris avait obtenu son meilleur résultat sur une saison en terminant au pied du podium du général avec en prime le petit globe du super-G.
Un exemple à suivre pour Dominik Paris serait de suivre celui de Kilde qui, il y a deux ans, avait pu remporter le gros globe sans participer au moindre slalom. Aidé entre autres par des annulations, il avait tout de même prouvé qu’avec un calendrier déséquilibré il était possible de prendre la première place du général. La grosse question pour Dominik Paris, serait qu’il aurait travaillé sur le géant cet inter-saison, lui permettant pourquoi pas d’aller gratter quelques points ? Paris n’a à priori pas fait du général une priorité cette saison, les JO serait sa principale préoccupation et il cherchera à aller chercher sa première médaille d’or.
Beat Feuz
Et si à 34 ans la boule de feu allait créer la surprise ? Peu connu en France, c’est une véritable star dans son pays, vainqueur à 4 reprises du petit globe de la spécialité de descente, champion du monde et médaillé de Bronze sur cette même discipline il est peut être l’un des meilleurs descendeurs de l’histoire. Il est un monstre de régularité qui a déjà remporté toutes les plus mythiques descentes, Kitzbühel, Wengen, Kvtjfell, Val Gardena, Beaver Creek, St Moritz, Garmisch ou encore Lake Louise.
"Je suis en bonne santé, en bonne forme, là où je dois être en octobre. Je sais ce que je dois faire pour arriver au top prochainement et je ne vais rien changer. Je veux rester tranquille et détendu comme lors des années précédentes.”
Très déçu de voir la Chine organiser les Jeux Olympiques, qui n’est pas un pays de ski, il rappelait qu’il était pour lui plus important de remporter une descente sur Kitzbühel, mais il ne manque plus l’or olympique pour boucler la boucle en descente.
Matthias Mayer
Dans la même configuration à 31 ans, l’Autrichien pourrait bien aller améliorer sa meilleure performance dans un général avec quatrième place en 2020. Excellent dans les disciplines de vitesse, Mayer a fait quelques apparitions intéressantes en géant qui pourraient bien lui permettre de rejoindre Kilde dans le style. Il n’a jamais pris que quelques points à chaque fois, mais ces quelques points peuvent faire la différence, d’autant plus qu’avec ce nouveau calendrier il pourrait aller s’aligner de manière plus sérieuse dessus.
Plus régulier dans ses résultats en super-G, il a connu sa meilleure saison de descente la semaine dernière en prenant la deuxième place du petit globe de descente la saison passée.
Mayer sera au départ de Soelden ce week-end déjà , et pourrait prendre une petite avance sur ses adversaires directs (feuz, paris entre autres).
A l’image des femmes cette année, il est compliqué de donner un réel favori, même si clairement Alexis Pinturault et Marco Odermatt sont au dessus du lot étant donné que pour le français ce sera une présence dans les quatres disciplines, et pour le suisse une présence efficace dans toutes les épreuves sauf les slaloms.
Tout est ouvert pour voir une surprise sur le podium, avec très certainement un spécialiste de la vitesse que pourrait bien être Beat Feuz, Dominik Paris ou Matthias Mayer.
Les Jeux Olympiques amènent également des priorités et des objectifs différents pour tous ces skieurs qui seront certainement amenés à faire des choix sur ces points cette saison.
Alexis Pinturault, est pour moi excellemment bien armé pour aller prendre un nouveau gros globe.
Nos pronostics
Intitulé | Côte | Mise | Où Parier |
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Pinturault gagne | 2.85 | 0.75% |
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