Biathlon - Preview Coupe du Monde Femmes 2023 - 2024

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VPronos

L'analyse

C’est quoi le biathlon ? 

C’est un sport qui combine deux disciplines antagonistes : 


  • Le ski de fond demande un effort intense et long.

  • Le tir qui demande du calme et de la concentration.

Les biathlètes alternent donc entre des boucles Ă  skis, et des sĂ©ances de tirs. Le classement est rĂ©alisĂ© selon le temps de la course, car les cibles manquĂ©es n’engendrent pas la mĂŞme pĂ©nalitĂ©, elle peut se traduire en anneau de pĂ©nalitĂ© (150 mètres supplĂ©mentaires) ou une minute de pĂ©nalitĂ©. 

On compte pas moins de 5 Ă©preuves diffĂ©rentes en biathlon : 

L’individuel 

C’est l’épreuve historique du biathlon, elle se déroule sur 20 kilomètres pour les hommes, et 15 chez les femmes. Les concurrents partent sous forme de contre la montre avec 30 secondes d'écart entre chacun à chaque départ. C’est la course la plus longue du biathlon (hors relais) et elle présente la particularité d’avoir quatre tirs qui alternent selon un ordre spécifique : couché / debout / couché / debout.

C’est également la seule course qui ne donne pas une pénalité de distance, mais une pénalité de temps (une minute pour chaque cible manquée). C’est donc une épreuve qui sourit aux bons tireurs étant donné qu’une boucle de pénalité coûte environ 25 à 30 secondes.


La course peut ĂŞtre rĂ©duite en cas de conditions difficiles, avec 15 kilomètres pour les hommes, et 12,5 kilomètres chez les femmes. Une cible manquĂ©e ajoute quant Ă  elle 45 secondes de pĂ©nalitĂ©. 


Le sprint 

Le sprint est comme son nom l’indique l’épreuve la plus courte, seulement 10 kilomètres pour les hommes et 7.5 pour les femmes. Elle compte tout de même deux tirs, qui s’enchaînent selon cet ordre : couché / couché / debout / debout. A la différence de l’individuel, chaque cible manquée ajoute de la distance, un tour d’anneau de pénalité d’une longueur de 150 mètres. Il faut les réaliser directement en sortant du tir, ce qui augmente la fatigue physique.


Le tir a donc ici une importance moindre, et c’est gĂ©nĂ©ralement les bons skieurs qui tirent leur Ă©pingle du jeu. 

La poursuite

La poursuite est la course qui suit un sprint, le dĂ©part est donnĂ© en fonction des Ă©carts des rĂ©sultats du sprint. Le vainqueur s’élance donc en premier, suivi du second qui part avec un retard Ă©gal Ă  celui qu’il avait sur le premier la veille, et ainsi de suite… La course pour les hommes fait 12.5 kilomètres, 10 pour les femmes entrecoupĂ©e de quatre passages au pas de tirs, dans l’ordre suivant : couchĂ© / couchĂ© / debout / debout. Le vainqueur est celui qui passe donc la ligne en premier. La course est rĂ©servĂ©e aux 60 meilleurs du sprint pour ne pas encombrer le pas de tir. Chaque cible manquĂ©e pĂ©nalise l’athlète d’un tour de pĂ©nalitĂ©. 

La mass-start

La Mass-start est la course “reine” du biathlon c’est un départ groupé, avec les 25 premiers du classement général, et les 5 meilleurs de la semaine. Le parcours mesure 15 kilomètres pour les hommes et 12.5 chez les femmes. On compte également quatre tirs dans l’ordre suivant : couché / couché / debout / debout. Toute cible manquée ajoute 150 mètres (une boucle de pénalité). Le vainqueur est celui qui passe la ligne en premier,

C’est certainement la course la plus tĂ©lĂ©visuelle, de par son format oĂą les athlètes sont en confrontation directe, et d’autre part sa facilitĂ© Ă  la suivre. 


Relais

Ils sont disputés par équipe de quatre biathlètes, le départ se fait en ligne et chaque relayeur fait un parcours composé de deux tirs, couché puis debout.

A la différence des autres épreuves, les relais bénéficient d’un total de huit balles pour abattre toujours cinq cibles, ce qui signifie qu’il bénéficie de 3 balles de pioches par passage au pas de tir. Si malgré 3 balles de pioches, il n’est pas parvenu à descendre les 5 cibles, toute cible ajoute une boucle de pénalité de 150 mètres.

Pour les hommes c’est 4 x 7.5 kilomètres, et pour les femmes c’est 4 x 6 kilomètres.


Il existe aussi un relais mixte qui lui est composé de deux femmes et deux hommes qui parcourent respectivement 6 et 7.5 kilomètres. Depuis 2019 les rôles peuvent être inversés, car avant c’étaient d’abord les femmes, puis les hommes.


Ces dernières annĂ©es, l’IBU (International Biathlon Union) Ă  ajoutĂ©  un relais mixte individuel. Cette Ă©preuve est courue par une Ă©quipe de deux athlètes, associant une femme et un homme qui doivent rĂ©aliser l’un après l’autre, et Ă  deux repris chacun des relais entrecoupĂ©s de deux tirs, un couchĂ© puis un debout. Les femmes effectuent deux parcours de 3 kilomètres, et les hommes 4.5 kilomètres, pour cette course uniquement, l’annĂ©e de pĂ©nalitĂ© est divisĂ© par deux, soit 75 mètres.

Lisa Vittozzi : la consécration ?


Je ne sais pas par où commencer tellement la carrière de Vittozzi est mouvementé Il y a cinq années déjà, Lisa Vittozzi et Dorothea Wierer écrasaient le biathlon mondial et la concurrence entre elles était féroce, au point d’ancrer une profonde rivalité au sein même du même clan.

Depuis les deux transalpines ont connu des trajectoires de carrière bien différentes, avec d’un côté Dorothea Wierer qui a remporté en 2020 son gros globe de cristal, et de l’autre Lisa Vittozzi qui depuis cette deuxième place à quelques points seulement de Wierer se reconstruit et semble être plus que jamais prête à aller chercher son premier gros globe.

Déjà la saison dernière je prédisais le grand retour de Vittozzi car trop de signaux étaient au vert pour l’ignore. Une vitesse a ski retrouvée, une rapidité d'exécution sur le pas de tir parmi les meilleures, une efficacité au tir dans ses meilleurs standards. Tout est maintenant au vert.

Son excellente troisième place la saison dernière vient confirmer tous ces éléments et il ne lui manque plus qu’à enfin se débarrasser de ces quelques très mauvais jours qu’elle a encore pu réaliser la saison dernière avec des places au délà des 40 voir 60.

Le prix proposé cette année est plus logique avec son nouveau statut, mais je suis quand même obliger d’y retourner tant je connais la qualité de cette athlète.

Elle est vraiment ma favorite.


Ingrid Landmark Tandrevold :nouvelle leader


Nouvelle leader de l’équipe Norvégienne depuis les départs consécutifs de Tiril Eckhoff et Marte Olsbu Roiseland, c’est maintenant Tandrevold l’athlète née en 1996 qui doit assumer ce nouveau statut à la tête de la grande nation du biathlon. Elle est l'une des meilleures biathlètes du monde depuis quelques années, et elle est considérée, à juste titre comme l’une des principales outsiders pour le classement général au vu de son potentiel qui reste malgré tout à confirmer depuis plusieurs saisons.


Tandrevold a commencé sa carrière professionnelle en 2017. Elle a rapidement montré ses talents, remportant sa première victoire en Coupe du monde en 2019. En 2021, elle a remporté trois médailles aux Championnats du monde, dont une en or en relais.


En 2022, Tandrevold a connu une saison de confirmation, nettement plus régulière elle a semblait avoir mis ses problèmes de santés enfin derrière elle. Sixième du général avec 731 points elle a pris à cinq reprises la deuxième place sur le circuit coupe du monde. Et a connu peu de trou dans sa saison, à part Antholz où elle semble avoir souffert de l’altitude une nouvelle fois.


Biathlète complète, elle a tout pour pour aller décrocher un premier gros globe cette saison si elle parvient à passer ce cap de régularité qui est toujours bloquant.

Du quinzième rang en 2021, elle a réalisé un sérieux bon pour se positionner comme peut être l’outsider la plus sérieuse cette saison.

Tout me semble au mieux pour la Norvégienne, qui à 27 ans doit aller confirmer son statut de leader.

Julia Simon : le calme après la tempête ?

Julia Simon aura définitivement vécue une saison 2022/2023 agités tant sur le plan sportif que personnel. Sous le coup d’une enquête suite à une usurpation des moyens de paiement de sa camarade d’entraînement Justine Braisaz, elle traîne depuis maintenant un peu plus d’un an cette affaire, pour laquelle il faut rappeler qu’elle est toujours présumée innocente.
Sur le plan sportif, elle a complètement explosée la saison dernière en allant remporter, avec brio son premier gros globe de cristal, mettant le biathlon féminin français sur le sommet.

En toute honnêteté en relisant ma preview rédigée en 2022, je ne croyais pas plus que ça en l’explosion de Simon, mais elle était quand même dans ma liste des potentielles outsiders pour aller jouer le gros globe. Cette année, je pense qu’on devrait la retrouver dans le match, avec son statut de favorite il faudra voir comment ses adversaires direct sauront répondre car je ne pense pas qu’elle pourra asseoir un peu plus sa domination, comme on peut le voir sur le circuit masculin avec Johannes Boe, ou par le passé Martin Fourcade.

Cette saison s’annonce je pense bien plus calme pour Julia Simon qui devrait rentrer dans le moule des favorites.

Elvira et Hanna Oeberg : un globe suédois, enfin ?


Les sĹ“urs Oeberg sont maintenant les favorites du gĂ©nĂ©ral depuis deux saisons, la grande sĹ“ur, Hanna qui s’est fait connaĂ®tre en remportant l’or olympique en 2018 sur l’individuel n’a pas encore confirmĂ©e ce statut au gĂ©nĂ©ral, depuis 2019 jusqu’à 2023 elle aura pris comme place dans l’ordre, 5/4/4/4/7. Aucun podium au gĂ©nĂ©ral, toujours placĂ© et très rĂ©gulière je pense qu’Hanna Oeberg ne passera jamais le cap pour prendre un gros globe. DĂ©jĂ  la saison dernière, bien que troisième favorite des bookmakers, je l’annoncait moins bien que sa prĂ©cĂ©dente quatrième place et cela s’est avĂ©rĂ© vrai car elle n’aurait fait que septième dans le paquet des outsiders avec sa sĹ“ur, et Tandrevold. Hanna reste nĂ©anmoins une, si ce n’est l’athlète la plus homogène dans ses statistiques depuis plusieurs saisons, mais pour aller chercher un gros globe il faut savoir sortir ce coup d’éclat. 


Elvira de son côté était très attendu car elle a totalement bousculé la hiérarchie mondiale avec sa vitesse à ski fulgurante. La saison dernière sur les 2 premiers tiers de la saison elle a su tenir ces standards pour lequel elle était attendue, avant de tomber malade. Elle était en effet aux coudes à coudes avec Julia Simon avant de tomber malade lors des mondiaux à Oberhof.
Favorite Ă  juste titre mais elle est l’exemple mĂŞme qu’aucune erreur, aucune maladie, aucune absence n’est possible avec un plateau fĂ©minin si serrĂ© donc aux prix proposĂ©s je n’irai clairement pas. NĂ©anmoins, comme l’annĂ©e dernière l’objectif est annoncĂ© “Je viserai le gros globe”. 



Les Outsiders

Marketa Davidova, pépite du biathlon tchèque qui porte la relève d’une certaine Koukalova.
A maintenant 26 ans, onzième, dixième et neuvième des derniers classements généraux elle semble petit à petit enfin confirmer qu’elle a les armes pour jouer aux avants postes sur toute une saison. Les indicateurs de la dernière saison sont particulièrement bons, très homogène sur ses tirs (debout et couché) avec 87% de moyenne en hausse constante depuis son début de carrière. Physiquement elle semble par contre plafonner en temps en ski depuis maintenant 2 saisons. Je pense qu’on pourrait bien retrouver la Tchèque juste derrière le gros groupe des favorites cette année, une nouvelle fois autour du top 10. Mais elle n’a pas encore ce petit truc qui fait qu’elle peut jouer sur un général selon moi.


Lou Jeanmonnot, plus grosse progression en coupe du monde la saison dernière passant de quasi inconnue à pouvoir jouer la victoire sur certaines courses, la française de 25 ans apparaît désormais comme une cadre de cette équipe.
Avec quasi 600 points la saison dernière et une onzième place au général, Jeamonnot a tout pour encore aller chercher quelques précieux points supplémentaires cette saison et, à l’image de Davidova la saison dernière, elle a encore beaucoup points où s’améliorer pour aller passer ce cap du top 10 au général. Son tir debout notamment qui est bien loin de ses 94% au couché, ses temps des skis qui peuvent, avec l’âge son physique peut encore s’amélioré.

Avec deux podiums en coupe du monde l’année dernière, l’objectif sera cette saison pour moi de confirmer que ce n’était pas des performances un peu opportunistes, et qu’elle est capable de rivaliser avec les meilleures, et d’aller décrocher une première victoire en coupe du monde.

Justine Braisaz-Bouchet, et si la jeune Maman venait créée directement la surprise dans le groupe des favorites ? Après une année blanche durant laquelle elle a donnée naissance à son fils Côme, elle est de retour sur les skis et derrière la carabine. Elle n’a jamais vraiment quitté le biathlon durant sa grossesse et a repris rapidement le biathlon. La huitième du général en 2021/22 pourrait bien venir jouer sur un top 6 du général si aucun problème de santé / obligation familiale ne la bloque. Plusieurs athlètes avaient sont récemment revenues en grande forme après avoir donné naissance c’était notamment le cas d’Anaïs Chevalier Bouchet qui après son retour en tant que maman avait fait un bon au général.

Les plus grosses progressions pour cette saison


Derrière, les filles qui se battront pour les places d’honneur seront certainement Vanessa Voigt très régulière elle a participé depuis 2 saisons à 41 des 42 courses où elle était qualifiée. 13ème puis 12ème du général je pense qu’on la retrouvera logiquement dans les mêmes eaux cette année avec pourquoi pas une poussée dans le top 10 profitant des départs à la retraite de Marte Olsbu, Denise Hermann et encore Anaïs Chevalier Bouchet. J'espère peut être la voir jouer proche du top 6, sa cote podium général est assez élevée pour être tentée.

Lisa Theresa Hauser, la troisième du général de la saison 2021/2022 semble être sur la pente descendante désormais. 10ème du général elle a régressé sur tous les aspects du biathlon , tir, vitesse, temps sur le pas de tir. À 29 ans je ne la vois pas s’écrouler dans le classement, mais je pense qu’elle ne fera plus mieux qu’une dixième place désormais.


Hanna Kebinger, la surprise allemande, arrivée sur le tard en coupe du monde elle a en seulement 8 départs la saison dernière pris une très bonne 25ème place au général avec 249 points. Lui permettant de prendre une place de titulaire dans cette équipe d’Allemagne. La marge de progression est intéressante, et il saura surtout clef de voir ce qu’elle donnera sur l’entièreté des courses cette saison. Elle est pour moi la grosse cote de cette année !

Anamarija Lampic, la saison dernière a été marquée par l’arrivée de Lampic du ski de fond au biathlon. La brillante fondeuse était rapidement annoncée sur les premières courses sprints comme une favorite évidente. Néanmoins, comme annoncé ici elle a été un gros flop. Beaucoup d’impasses sur la saison, des non qualifications, certes quelques jolis résultats avec notamment 2 top 10, mais bien qu’elle soit impressionnante à ski, rien ne suit derrière la carabine. Je pense que cette année on devrait la voir jouer un peu plus régulièrement aux avants postes, et il sera difficile de faire moins bien que ses 61% de réussite au tir.

Franziska Preuss, mais qu’est-il donc arrivé à celle qui jouait en 2021 le gros globe ? Deux années de traversée du désert pour l’allemande qui a connu maladie, blessure passant de la 3ème place du général en 2021 à la 42ème la saison dernière en participant seulement à 7 courses. Preuss semble avoir mis tout ça derrière elle et semble prête à réattaquer un hiver sur des bases saines. Je ne pense pas qu’on la reverra dans le top 10 du général cette saison, mais je pense que le top 20 sera largement accessible et qu’elle peut donc être une des plus grosse progression cette année.

Sophie Chauveau, est-ce que la française de 22 ans arrivera dès cette année ses résultats très prometteurs de la saison dernière ? Avec une très bonne 21ème place au général et une présence régulière dans le top 10, Chauveau a tout de même connu une saison et des résultats en dent de scie se balandant de la 40ème place, ou plus, au top 10 régulièrement.
Je pense que cette année on la retrouvera dans le top 20, mais qu’il est encore bien trop tôt pour la voir éclore.



Arnakleiv, Baserga, Gandler, Passler seront également des filles à suivre cette saison. Le groupe des favorites est trop bas pour que je m'y aventure. Je reste vraiment persuadé que Vittozzi va prendre un classement général et que cette année peut être la bonne.

Nos pronostics

Intitulé Côte Mise Où Parier
Lisa Vittozi 9.5 1% Bwin
Hanna Kebinger podium 25 0.4% PSEL ZEbet
Vanessa Voigt podium 40 0.15% PSEL ZEbet

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